Le premier traité sur les principes de distillation date de 1311. On le doit à un alchimiste français Arnault de Villeneuve qui vanta les vertus thérapeutiques (en usage externe) du vin distillé, jusqu'à lui assigner la faculté de guérir toutes les maladies, de ranimer le coeur et rajeunir les vieillards. cet état subtil du vin prit ainsi le nom d'eau-de-vie (aqua vitae).
L'eau-de-vie de vin, rare et chère, fut au fil des siècles coupée puis concurrencée par des alcools issus de la distillation des grains, pommes de terre, mélasses, betteraves et par les eaux-de-vie de fruits des bouilleurs de cru pour les consommations locales. Ces alcools bon marché, pour la plupart mal rectifiés, occasionnèrent un accroissement de la consommation des alcools et un inélectable développement de l'alcoolisme. C'est ce constat qui incité les médecins et les hygiénistes à préconiser les eaux-de-vie dans une utilisation strictement médicale. L'article du Larousse médical illustré de 1912, évoquant les boissons spiritueuses, confirme l'état d'esprit du moment : "L'eau-de-vie est et doit rester un médicament, c'est-à-dire une substance à n'employer qu'à très petite dose et dans des condtions spéciales."