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 Les neuf frères

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Les neuf frères   Les neuf frères EmptyDim 20 Aoû - 8:57

Il était une fois un homme et une femme qui avaient neuf fils. Un jour, la femme s'aperçut qu'elle allait avoir un autre enfant et on lui dit que ce serait une fille. Mais les neuf frères ne voulaient pas de soeur. Ils partirent une nuit et on n'en entendit plus parler.
Bientôt la soeur arriva à la vie. Tout de suite, elle fut très jolie et en grandissant elle ne faisait qu'embellir. C'était une bien grande consolation pour les pauvres parents dont les neuf garçons étaient partis, ils ne savaient où.
Quand la famille allait à la fontaine, les gens disaient en la montrant du doigt : "Regardez la soeur des neuf frères !" Un jour, elle se décida à demander à ses parents ce que cela voulait dire :
- On dit que j'ai neuf frères. Est-ce vrai ?
- Oh oui ! ma petite, lui répondit sa mère, mais comme ils ne voulaient pas de soeur, ils sont partis d'ici et nous ne savons pas où ils se trouvent.
Mais la fille avait une marraine qui n'était autre que la bonne Sainte Vierge. Elle alla la trouver et lui demanda :
- Marraine, je voudrais bien connaître mes frères, mais on ne sait pas où ils se trouvent. Comment faire ?
- Tiens, lui répondit la Sainte Vierge, voici un chariot. Tu le suivras. Où il s'arrêtera, tu frapperas.
Elle suivit le conseil de sa marraine et arriva ainsi devant un château de belle apparence. Elle frappa. Un de ses frères vint lui ouvrir.

- Bonjour, monsieur, dit-elle. N'auriez-vous pas besoin d'une servante ?
- Non ! mais je demanderai à mes huit frères. Revenez demain, répondit-il en fermant la porte.
Alors, elle lui dit :
- Je suis ta soeur.
Il la fit entrer, l'embrassa et lui donna à manger. Ensuite, il la conduisit dans une chambre pour qu'aucun de ses frères ne la vît.
Les autres frères arrivèrent bientôt et se mirent au repas. Au fromage, celui qui avait reçu leur soeur et qui faisait la cuisine, ce jour-là, dit aux autres :
- Pourquoi ne prendrions-nous pas une servante ?
- Ce n'est pas la peine, dit l'un.
- Il faudrait bien, dit un autre, cela nous permettrait d'aller à la chasse tous ensemble.
Tous, en fin de compte, furent de cet avis.
- Eh bien, reprit le premier, je vais vous la chercher.
Il monta dans la chambre où était la soeur et la ramena devant ses frères.
- Tenez, dit-il, la voilà et vous pouvez l'embrasser. C'est notre soeur.
Ils se levèrent tous et l'embrassèrent, heureux d'avoir une soeur aussi belle et si dévouée.
De ce jour-là, tout chanta dans le château, et, chaque matin, les neuf frères partaient chasser ensemble.
Cependant, un jour qu'ils étaient partis fort loin, un homme pauvre qui vendait diverses marchandises vint frapper à la porte du château.
La soeur des neuf frères vint ouvrir et lui demanda :
- Que voulez-vous, pauvre homme ?
- Je vends de belles choses ; ne voudriez-vous pas acheter cers peignes pour les gens du château ?
Et il lui montra de fort jolis peignes.
- Si, dit-elle, heureuse de faire plaisir à ses frères, je vais vous en acheter neuf.
Ainsi fut fait et l'homme s'en alla sur le chemin.
Lorsque les frères rentrèrent, elle leur fit à chacun cadeau d'un peigne. Ceux-ci la remercièrent et, le lendemain matin, pour faire honneur à son geste, ils se peignèrent. Malheur ! Ils furent aussitôt transformés en boeufs.

Leur soeur se prit à pleurer et à se lamenter.
Chaque jour, elle fut obligée de partir "au champ de ses frères" et de les garder pendant qu'ils broutaient l'herbe.
Un matin, en arrivant au champ, elle trouva un homme qui s'avança vers elle et qui lui demanda :
- Que faites-vous là, bergère ?
- Je garde mes frères qui sont devenus boeufs.
Cet homme était Barbe-Bleue. Il dit :
- Je vais les faire revenir comme ils étaient avant, mais à la condition que vous consentiez à devenir ma femme.
La jeune fille fut trop heureuse de pouvoir sauver ses frères et de trouver à se marier. Barbe-Bleue était un bel homme. Elle accepta.
Après son mariage qui se fit en grande pompe, son mari tint sa promesse et les neuf frères reprirent forme humaine. Pour remercier leur soeur, ils lui donnèrent un chien. Celui-ci devait les prévenir si elle avait besoin d'eux. En cas de malheur, il suffisait de lui placer un petit mot sur la tête.
Barbe-Bleue emmena sa femme dans son château qui se trouvait loin de là.
Il partait souvent en voyage et chaque fois il laissait à sa femme toutes les clefs du château en lui défendant de pénétrer dans un certaine petit pièce. Poussée par la curiosité, la soeur des neuf frères se risqua un jour à en ouvrir la porte. Elle vit avec horreur les têtes des sept premières femmes de son mari et referma la porte tant bien que mal.
A son retour, Barbe-Bleue s'aperçut de la curiosité de sa femme. Il décida qu'une huitième tête irait rejoindre celles de ses autres femmes.
Avant de mourir, la soeur des neuf frères demanda à manger des lentilles et à faire une prière. Pour cela, elle monta dans la chambre haute de la tour. En bas, Barbe-Bleue aiguisait son couteau. Vite, elle fit un mot qu'elle mit sur la tête du chien qui partit d'un trait vers le château de ses neuf frères. Puis elle appela sa servante et lui dit de rester à regarder par le fenestrou du grenier.
En bas, Barbe-Bleue disait :
- J'aiguise ! J'aiguise mon couteau pour couper le cou à l'Isabelle. Tu n'as pas fini encore ?
- Non !
- Il te faut bien du temps !
La soeur des neuf frères disait aussi :
- Servante, ne vois-tu rien venir ?

- Non ! le chemin est poussireux et l'herbe est verte !
En bas, Barbe-Bleue disait toujours :
- J'aiguise, j'aiguise mon couteau pour couper le cou de l'Isabelle.
La soeur des neuf frères disait toujours aussi :
- Servante, ne vois-tu rien venir ?
- Dans le chemin poussiéreux, les épées luisent.
- Tu as fini ? cria Barbe-Bleue.
- Oui.
- Eh bien, descends ou je monte te chercher.
La voilà descendue. Il commenca à la déshabiller et lui fit quitter sa chemise.
A ce moment, des coups firent remuer la porte.
- Ouvrez... ouvrez ! crièrent des voix d'hommes.
Barbe-Bleue eut peur et dit à sa femme :
- Rhabille-toi vite...
- Pan, pan ! Vous ne voulez pas ouvrir ?
Les neuf frères enfoncèrent la porte à coups de pied et à coups d'épaule.
- Que vouliez-vous faire à notre soeur ?
- Je voulais la changer de chemise.
- Nous allons voir ! Donnez-nous les clefs.
Ils fouillèrent le château et trouvèrent dans la petite pièce les sept têtes des sept premières femmes de Barbe-Bleue.
- Ah ! firent-ils, tu voulais y ajouter celle de notre soeur. Ah ! Eh bien, c'est la tienne qui fera huit !
Et ils lui coupèrent la tête qu'ils mirent avec les sept autres. Puis ils ramenèrent leur soeur et la servante dans leur château où chaque jour elles firent la cuisine pendant que les neuf frères allaient à la chasse.

Claude Seignolle, Contes, récits et légendes de France.
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