A l'origine, le poirier pousse spontanément dans toutes les régions d'Europe, mais son fruit est si petit et si amer qu'il convient tout juste à faire une boisson fermentée, le "poiré".
Malgré les greffes pratiquées par les Romains, à l'époque médiévale les poires ne sont toujours pas fameuses, si l'on en croit leurs dénominations : poire d'angoisse, caillou rosat ; elles sont mangées surtout cuites, en accompagnement de cailles rôties pour la Reine Margot.
Mais les greffes successives vont permettre d'en produire des variétés consommables crues sous le règne du Roi-Soleil, dont certaines portent des noms aussi évocateurs que bergamote, frangipane, cuisse-madame.
La poire bon chrétien fait à Versailles les délices de Louis XIV pour son petit déjeuner.
Lorsque quelques pousses de ce poirier atterrissent en Angleterre, M Williams, jardinier de son état, s'en attribue la découverte et lui donne son nom.
Le périple de cette poire ne s'arrête pas là : elle traverse l'Atlantique avec les troupes coloniales et, en 1812, M. Bartlett, pépiniériste dans le Massachusetts, s'en approprie la paternité ! Trois noms pour une même poire...