Rien ne destinait le petit quincaillier de la rue du Four à devenir un célèbre créateur de roses...
Sinon quet cet ancien sergent aux voltigeurs dans l'armée du premier consil vouait à l'Empereur et aux roses une admiration sans bornes.
Il lia amitié avec André Dupont, fournisseur de l'impératrice Joséphine pour les jardins de la Malmaison, ce qui le décida à s'installer en 1812 à Chennevières-sur-Marne où son amour des roses fit de lui le premier horticulteur à se consacrer exclusivement à leur culture. Lorsque les combats occasionnés par les évènements politiques au nord de Paris détruisirent en 1815 les plantations d'un pépiniériste de Saint-Denis, il acheta et réussit à sauver une grande partie des plants.
Mais à Chennevières, ce sont les larves de hannetons qui ravagèrent ses rosiers.
Ne trouvant aucun moyen de les arrêter, Vibert dut déménager plusieurs fois sa pépinière, toujours poursuivi par les hannetons...
En 1830, il finit par s'installer sur les bords de la Loire et trouva en Anjou une terre privilégiée pour la culture du rosier.
Pionnier de croisements entre des variétés de roses galliques qu'il affectionnait particulièrement et des rosiers de Chine, il créa six cents roses nouvelles qualifiées de chefs-d'oeuvres horticoles.
On en trouve plus qu'une cinquantaine - dont le Chapeau de Napoléon ou la Blanchefleur -, les roses non remontantes étant délaissées au profit de variétés à floraison continue.