Théroigne de Méricourt, une jeune Belge âgée de vingt-six ans, qui se trouve à Paris en 1789, est immédiatement enflammée par les événements révolutionnaires et y participe avec une ardeur peu commune. Le 14 juillet, elle est la seule femme à figurer dans le premier groupe d'assaillants de la Bastille, ce qui lui vaut un sabre d'honneur, octroyé par décret en juin 1790.
le 5 octobre de la même année, elle conduit la manifestation de femmes et d'enfants qui ramène la famille royale de Versailles à Paris. Elle caracole en tête, à cheval, en tenue d'amazone de couleur rouge, avec pistolets et sabre à la ceinture. Elle conduit la délégation qui est reçue au palais et présente les revendications du peuple à marie-Antoinette, en la dévisageant, disent les gazettes, "d'un air arrogant". Ce comportement lui vaut une immense popularité et le surnom d'"Amazone de la Révolution".
Dès lors, les hommes politiques se succèdent dans son appartement de la rue de Tournon. Elle les reçoit parfois un habit militaire, parfois en habit militaire, parfois en tenue suggestive et le plus souvent le visage couvert d'un maquillage tricolore0.
Son comportement guerrier ne fait pourtant pas fuir ses admirateurs, puisqu'on dit qu'elle n'a pas moins de trente-huit amants pour la seule année 1790.
En juin 1792, elle participe à la prise des Tuileries, chargeant en tête sous le feu des gardes, mais ses excès de conduite finissent par avoir raison de sa popularité. Elle ne le supporte pas, fait plusieurs dépressions et on doit l'interner à la Salpêtrière où son état ne cesse d'empirer. C'est là qu'elle meurt, ayant sombré dans la folie, en 1817, après avoir été une des figures les plus étonnantes d'une période qui, pourtant, n'en a rien manqué.