Sait-on que le château d'Amboise, dans le val de Loire, a hébergé, dans ses douves et dépendances, le plus vaste zoo exotique de la Renaissance ? Subjugué par les animaux étranges, féroces de préférence, François 1er aimait en effet s'entourer de léopards, civettes, martres, sangliers et autres moutons des Indes.
Généreux envers sa ménagerie, il accueillait au pied de son lit, sur les splendides tapis de la chambre royale, ses lions et ours préférés. Et nombre d'ambassadeurs rapportaient au souverain insatiable de nouveaux spécimens de leurs lointains pays, phoques, linx ou chameaux. Quand elles ne se prélassaient pas à ses pieds, les bêtes dressées assistaient François 1er dans ses parties de chasse. Un valet à cheval amenait, par exemple, un léopard monté en croupe sur un caparaçon spécial. Le léopard s'élançait sur le lièvre, l'étranglait d'un coup de gueule, se le voyait retirer en échange d'un morceau de viande, et, d'un bond, regagnait la croupe du cheval. Bien avant les dompteurs de nos cirques modernes, François 1er et ses gens avaient inventé le fameux numéro du "fauve-écuyer".
A l'instar des empereurs romains, François 1er appréciait aussi les combats entre fauves et n'hésitait pas à se mesurer avec ceux qui peuplaient les forêts alentour. Ainsi, d'un solide coup d'épée, solda-t-il le compte en juin 1515, "d'un sanglier vert de quatre ans d'une humeur exécrable, capturé vif le matin même".