Parmi la cour, souvent d'origine italienne, qui entourait Catherine de Médicis, figurait l'astrologue, inventeur et aventurier Cosme Ruggieri. Or celui-ci lui prédit, en 1572, qu'elle mourrait "près de Saint-Germain". Très superstitieuse, la reine renonça dès lors à se rendre à Saint-Germain-en-Laye, où elle avait son château préféré.
En outre, le palais des Tuileries où elle logeait dépendant de la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, elle déménagea pour s'installer dans une autre partie du Louvre et, lors de ses déplacements dans Paris, elle faisait un détour pour éviter le quartier de QSaint-germain-des-Prés.
Les années passèrent... Seize ans plus tard, en 1588, alors que sa santé s'était beaucoup altérée, Catherine se rendit à Blois où avaient lieu les états généraux. Au début du mois de décembre, elle fut sujette à une attaque d'emphysème qui l'obligea à s'aliter. Ses forces déclinant, le 15 janvier 1589, le jeune abbé attaché au château proposa de lui donner l'extrême-onction. Confiante dans la prédiction, la reine accepta sans trop d'inquiétude et, une fois la cérémonie terminée, demanda son nom au jeune ecclésiastique. Celui-ci lui répondit :
"Julien de Saint-Germain, Majesté."
Catherine de Médicis fut prise d'un tel saisissement qu'elle sombra aussitôt dans le coma. Et elle mourut quelques heures plus tard, pieusement veillée par l'abbé de Saint-Germain.