C'est dans l'ancienne île des Ravageurs, rattachée à la rive depuis le comblement d'un bras de la Seine, qu'a été installé, en août 1899, le cimetière des animaux d'Asnières. Il s'agissait du premier cimetière animalier au monde. Il a failli disparaître en 1987, mais, racheté par la mairie d'Asnières, il poursuit son existence. On y trouve des animaux domestiques parmi lesquels certains ont été célèbres, comme le saint-bernard Barry, qui sauva quarante personnes et fut tué par la quarante et unième ou le chien Rintintin, héros de la série télévisée... Mais on y découvre aussi des bêtes beaucoup plus inattendues : oiseaux, souris, poissons, serpents, singes, gazelles et même lions. La promenade, au milieu des tombes souvent naïves ou touchantes, est un moment à ne pas manquer. Quant à l'île des Ravageurs, elle tire son nom, non d'une invasion barbare ni d'une bande de mauvais garçons, mais de l'une des professions les plus insalubres de la Région parisienne. On appelait en effet ravageurs les personnes qui extrayaient des boues de la Seine le cuivre, l'argent et tous les métaux qui s'y trouvaient.
Les ravageurs restaient toute la journée avec de l'eau jusqu'à la ceinture et cela, durant la moitié de l'année. Outre les rhumatismes et les maladies de peau, ils étaient sujets à toutes sortes de fièvres et beaucoup mouraient en outre de delirium tremens, en raison de la consommation de vin qu'ils faisaient pour supporter leurs conditions de travail.