(Pyrénées-Atlantiques)
Les statuts de la Société des armateurs bayonnais datent de l'épiscopat d'Arsuis de Navailles, évêque de la ville de 1204 à 1213, ce qui en fait incontestablement la plus ancienne charte maritime française conservée. Les dispositions qui y sont prises visent avant tout à instaurer un partage des risques entre les différents armateurs. Ainsi, tous les navires se rendant à une même destination ont l'obligation de voyager ensemble pour se porter secours en cas de tempête ou d'attaque.
Si un des armateurs refuse sans motif valable de se joindre à ces convois, il se trouve automatiquement exclu de la société. de plus, afin d'équilibrer les risques et de faire baisser les coûts, le fret peut être réparti entre plusieurs navires appartenant aux adhérants. Ceux-ci s'engagent à n'employer que des marins inscrits dans une société dépendante de celles des armateurs, ce qui donne à ceux-ci le contrôle complet de la main-d'oeuvre. Une clause humanitaire est jointe à ces dispositions commerciales : les signataires s'engagent à secourir n'importe quel bateau qui se trouverait en difficulté - mais c'est là le comportement qui est celui de tous les marins. Grâce à cette précocité, les armateurs bayonnais ont fait rapidement la fortune de leur ville. Tout au long des siècles, Bayonne s'est distingué par ses pêcheurs, qui allaient jusqu'en Terre-Neuve et même plus loin pour ramener leur cargaison, ainsi que par ses corsaires, particulièrement hardis.