Alors que, depuis des mois, ceux qu'on appelle "les bandits en auto" ou "la bande à Bonnot" multiplient les exploits sanglants, le 29 avril 1912, une dénonciation anonyme permet de localiser Bonnot lui-même dans un garage de Choisy-le-Roi, tenu par un certain Dubois. Lorsque la police se présente, Dubois sort son révolver, mais les policiers sont plus prompts et l'abattent aussitôt. D'autres coups de feu éclatent alors à partir du premier étage, tuant un agent et blessant un autre : c'est Bonnot, qui est entré en action à son tour, avec une terrible efficacité. Le siège qui s'ensuit à frapper les contemporains par la démesure des moyens employés. Xavier Richard, chef de la sûreté, dirige les opérations, mais le temps passe et Bonnot, se montrant tantôt à une fenêtre, tantôt à une autre, vidant son chargeur et disparaissant, semble invulnérable. Le préfet de police Lépine arrive en personne sur les lieux, accompagné de pompiers, de zouaves et de gardes républicains, en tout plus de cinq cents hommes, tandis que les curieux s'accumulent et seront bientôt près de vingt mille. Deux tentatives de dynamitage du bâtiment échouent. Ce n'est qu'à la troisième que le garage s'écroule, dans une gerbe de flammes. On découvre alors Bonnot roulé dans deux matelas. Il s'est tiré deux balles dans la tête et il agonise. Il mourra en arrivant à l'hôpital. Quelques jours plus tard, ses derniers complices seront soit abattus, soit arrêtés, ce qui mettra fin à l'une des pages les plus dramatiques du banditisme français.