Le village de Varages, dans l'arrière-pays varois, est construit sur une colline de tuf, dans laquelle est creusé un refuge fortifié, mais sa particularité la plus remarquable est l'ancien culte qui a été pratiqué dans son église.
Jusqu'au XVIe siècle, celle-ci était consacrée à un saint répondant au nom de Foutin... Saint Foutin était représenté par une seule partie de son anatomie, son phallus, une effigie de bois bien plus grande que nature, qui se dressait dans l'église et qui était l'objet d'un culte fervent.
Hommes et femmes versainet sur cet emblême du vin, qu'ils recueillaient ensuite dans un vase. Le breuvage ainsi obtenu, surnommé "saint vinaigre", passait pour donner de la vigueur aux hommes, rendre les femmes fécondes et guérir les maladies honteuses. Comme pour beaucoup de dieux guérisseurs, des ex-voto de fidèles guéris étaient déposés devant son sanctuaire. En l'occurence, il s'agissait de figurines de cire représentant des sexes féminins et masculins, qui occupaeint toute une partie de l'église... Mais la dévotion à saint Foutin ne s'arrêtait pas là. Son nom était censé assurer à celui qui le portait une descendance prolifique et nombreux étaient les habitants de Varages à s'appeler Foutin ou Foutine.
Saint Foutin ne survécut malheureusement pas aux guerres de Religion. Les protestants s'emparèrent du village et détruisirent le phallus. Et, lorsqu'ils reprirent Varages, les catholiques ne rétablirent pas ce culte si particulier. Bien au contraire, ils firent disparaître le nom de Foutin pour le remplacer par celui plus décent de Pothin.