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 La Belle et la bête

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Joa
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Joa


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MessageSujet: La Belle et la bête   La Belle et la bête EmptyMer 4 Oct - 8:53

Comme souvent dans le monde, il était un roi qui avait trois filles. Il avait l'habitude d'apporter toujours de beaux présents à ses deux aînées ; mais il ne faisait aucune attention à la plus jeune, et pourtant c'était la plus jolie et la plus aimable.
Le roi continuait d'aller de foire en foire, de fête en fête, et à chaque fois il avait l'habitude de rapporter quelque chose pour ses deux filles aînées. Un jour qu'il était sur le point de partir pour une fête, il dit à sa plus jeune fille :
- Jamais je ne vous ai rien rapporté ; dites-moi ce que vous désirez, et vous l'aurez.

Elle répondit à son père :
- Je n'ai besoin de rien.
- Si, si, je veux vous apporter quelque chose.
- Eh bien ! alors, apportez-moi une fleur.
Le roi partit et il s'occupa à acheter beaucoup de choses : pour l'une un chapeau, pour l'autre une belle pièce d'étoffe pour s'habiller ; à l'aînée il acheta encore un châle, et il revenait à la maison, lorsqu'en passant devant un beau château, il vit un jardin rempli de fleurs. Alors il se dit :
- Quoi ! je revenais sans rapporter une fleur à ma fille ; ici j'en trouverai en quantité.
Il en cueillit quelques unes ; mais aussitôt qu'il l'eût fait, il entendit une voix qui lui disait :
- Qui vous a donné la permission de prendre ces fleurs ? Vous avez trois filles ; si vous ne m'amenez pas l'une d'elles avant la fin de l'année, vous serez brûlé, en quelque lieu que vous soyez, vous et tout votre royaume.
Le roi revint chez lui : il donna à ses deux filles aînées les présents qu'il apportait et le bouquet à la plus jeune, et celle-ci remercia beaucoup son père. Au bout de quelque temps le roi devint triste ; et sa fille aînée lui dit :
- Qui vous fait avoir du chagrin ?
- Si l'une de mes filles ne veut pas aller à tel endroit avant la fin de l'année, je serai brûlé.
- Soyez brûlé si vous voulez, lui répondit sa fille aînée ; pour moi je n'irai pas. Je n'ai aucune envie d'y aller. Arrangez-vous avec mes deux soeurs.
La seconde lui dit aussi :
- Vous semblez chagrin, mon père ; dites-moi ce que vous avez ?
Il lui répondit qu'il était obligé d'envoyer l'une de ses filles à tel endroit avant la fin de l'année, car autrement il serait brûlé.
Elle lui dit aussi :
- Arrangez vos affaires comme vous voudrez, mais ne comptez pas sur moi.
Quelques jours après, la plus jeune des filles lui dit :
- Qu'avez-vous, mon père, pour être si chagrin ? Quelqu'un vous a-t-il fait du tort ?
- Lorsque j'eus cueilli votre bouquet, une voix me dit : "Il faut que j'aie une de vos filles avant que l'année soit complète", et maintenant je ne sais comment faire, et elle ajouta que je serais brûlé si je n'obéissais pas.

- Mon père, lui répondit la fille, cessez de vous chagriner à ce sujet. C'est moi qui irai.
Et elle monta en voiture et se mit en route aussitôt. Elle arriva au château, et quand elle y entra, elle entendit de la musique et des sons joyeux qui éclataient de tous côtés ; pourtant elle ne voyait personne. Le matin elle trouva son chocolat prêt, et son dîner aussi. Elle alla se coucher et ne vit encore personne. Le lendemain matin une voix lui dit :
- Fermez les yeux : je désire poser un moment ma tête sur vos genoux.
- Venez, venez, répondit-elle ; je n'ai pas peur.
Alors apparut un énorme serpent ; sans le vouloir, la jeune dame ne put s'empêcher de trembler un peu. Un instant après le serpent s'en alla ; et la jeune dame vivait très heureuse, et rien ne lui manquait. Un jour la voix lui demanda si elle ne désirait pas aller chez ses parents.
- Je suis très heureuse ici, répondit-elle, je n'ai aucun désir de m'en aller.
- Eh bien, si vous voulez, vous pouvez vous absenter trois jours.
Le serpent lui donna un anneau et lui dit :
- S'il change de couleur, c'est que je serai malade, et s'il devient couleur de sang, c'est que je serai en grand danger.
La jeune dame partit pour la maison de son père. Celui-ci fut très content de la revoir, et ses soeurs lui dirent :
- Vous devez être heureuse là-bas : vous êtes plus jolie qu'auparavant : avec qui vivez-vous ?
Elle répondit : "Avec un serpent" ; mais elles ne voulurent pas la croire. Les trois jours passèrent comme un songe, et elle oublia son serpent. Le quatrième jour, elle regarda son anneau et elle vit qu'il avait changé. Elle le frotta avec son doigt, et il commença à devenir couleur de sang. A cette vue, elle courut dire à son père qu'elle partait.
Quand elle arriva au château, elle trouva tout en tristesse : la musique ne jouait plus, et tout y était fermé. Elle appela le serpent (son nom était Azor et le sien Fifine) ; elle se mit à l'appeler et à crier, mais Azor ne se montrait nulle part. Après avoir cherché dans toute la maison, elle ôta ses souliers et descendit au jardin, où elle recommença à l'appeler. Tout en marchant, elle sentit que dans un coin la terre était presque gelée : aussitôt elle fit un grand feu à cet endroit ; alors Azor se montra et lui dit :
- Vous m'aviez oublié, si vous n'aviez pas allumé ce feu c'en était fait de moi.

- C'est vrai, lui répondit Fifine, je vous avais oublié, mais l'anneau m'a fait me souvenir de vous.
- Je savais que cela devait arriver, répondit Azor, et c'est pour cela que je vous ai donné l'anneau.
En revenant à la maison, elle la trouva comme auparavant toute pleine de réjouissance, et la musique jouait de tous côtés. Quelques jours après, Azor lui dit :
- Voulez-vous m'épouser ?
Fifine ne lui donna pas de réponse. Il lui fit trois fois la même demande, et toujours elle demeura silencieuse. La maison redevint triste, et elle n'avait plus ses repas servis. Azor lui demanda encore si elle voulait l'épouser. Cette fois elle ne donna pas non plus de réponse, et elle resta ainsi plusieurs jours dans l'obscurité, sans rien manger. Au bout de ce temps, elle se dit : "Quoiqu'il puisse m'en coûter, je dirai oui."
Lorsque le serpent lui demanda de nouveau : "Voulez-vous vous marier avec moi ?" Elle répondit : "Non avec le serpent, mais avec l'homme."
Aussitôt qu'elle eut dit cette parole, la musique se fit entendre comme auparavant. Azor lui dit de se rendre à la maison de son père pour faire tous les préparatifs nécessaires, parce qu'ils ce marieraient le lendemain. La jeune femme lui obéit. Elle dit à son père que demain elle se marierait avec le serpent, et le pria de tout préparer pour la cérémonie. Le roi y consentit, mais il était contrarié. Les soeurs de Fifine lui demandèrent avec qui elle allait se marier, et elles furent bien étonnées en apprenant que c'était avec un serpent.
Fifine revint au château, et Azor lui dit :
- Lequel aimez-vous le mieux, que je sois serpent de la maison à l'église, ou serpent de l'église à la maison ?
- J'aime mieux, répondit-elle, que vous soyez serpent de la maison à l'église.
- Et moi aussi, dit Azor.
Un beau carrosse vint s'arrêter devant la porte ; le serpent y monta et Fifine se plaça à son côté ; lorsqu'ils arrivèrent au palais du roi, le serpent lui dit :
- Fermez les portières et les rideaux, que personne ne puisse voir.

- Mais, lui répondit Fifine, ils vous verront quand vous sortirez.
- Cela ne fait rien, fermez-les tout de même.
Elle descendit du carrosse et alla trouver son père qui vint avec toute sa cour pour chercher le serpent. Il ouvrit la portière, et qui fut étonné ? Certes, chacun le fut ; car au lieu du serpent, on vit un charmant jeune homme. Tout le monde se rendit à l'église, et lorsqu'ils en revinrent, il y eut un grand dîner dans le palais du roi ; mais le marié dit à sa femme :
- Aujourd'hui nous ne devons pas prendre part à la fête ; car nous avons une grande besogne à faire au château ; nous reviendrons un autre jour pour la fête.
Elle alla le dire à son père, puis ils retournèrent à leur maison. Qaund ils y furent, son mari lui apporta une peau de serpent dans un grand panier, et lui dit :
- Vous allez faire un grand feu, et, lorsque vous entendrez le premier coup de minuit, vous y jetterez la peau de serpent. Il faudra qu'elle soit consumée, et que vous ayez jeté sa cendre par la fenêtre avant que le douzième coup ait cessé de sonner. Si vous ne le faites pas, je suis perdu pour toujours.
La dame répondit :
- Certes je ferai tout ce que je peux pour réussir.
Avant minuit elle commença à faire du feu ; aussitôt qu'elle eut entendu le premier coup, elle jeta dans le feu la peau du serpent ; elle prit deux broches et se mit à remuer le feu autour de la peau, alors le dixième coup sonna. Elle prit une pelle et elle eut fini de jeter les cendre par la fenêtre au moment où le douxième et dernier coup commençait à sonner. Alors une voix terrible cria :
- Je maudis votre adresse, et ce que vous venez de faire tout à l'heure !
Au même moment son mari entra, il ne se sentait pas de joie. Il embrassa sa femme et ne savait comment lui dire quel grand service elle lui avait rendu.
- Maintenant, je n'ai plus rien à craindre. Si vous n'aviez pas fait ce que je vous avais dit, j'aurais encore été enchanté pendant vingt et un ans. Maintenant tout est fini, et demain nous pourrons retourner tout à l'aise au palais de votre père pour la fête de mariage.
Le lendemain ils y allèrent, et ils eurent beaucoup de plaisir. Ils retournèrent à leur palais pour y prendre les plus belles choses ; car ils ne voulaient pas demeurer davantage dans ce coin de montagne ; ils chargèrent sur des charrettes leurs meubles les plus précieux et ils vinrent vivre avec le roi.

La jeune dame eut quatre enfants, deux garçons et deux filles, et comme les soeurs de Fifine étaient jalouses d'elle, leur père les chassa du palais. Il donna sa couronne à son gendre qui était aussi un fils de roi. Et comme ils ont bien vécu, ils moururent bien aussi.

Wentworth Webster, Contes, récits et légendes des pays de France
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