John Baldwin, employé comme magasinier dans un drugstore de Boston, au nord des Etats-Unis, a comme, beaucoup d'Américains, une passion pour le base-ball. Or, cette année-là, l'équipe de Boston, dont il est un supporter acharné,, vient de se qualifier pour la finale de la coupe. Seulement cette dernière a lieu à Los Angeles, à l'autre bout du pays, et il lui faudrait deux jours de congé. Or, pas question de les demander à son patron, même en les prenant sur ses vacances, même en proposant de les rattraper en heures supplémentaires. Ce dernier est très étroit d'esprit et il n'a rien à faire des convenances personnelles. C'est pourquoi John Baldwin a recours à un procédé courant à défaut d'être très honnête : par un ami médecin, il se fait faire un certificat de complaisance et, pendant qu'il y est, il se fait arrêter pour toute la semaine.
Quelques jours plus tard, le voilà à Los Angeles et, comble de la joie, c'est son équipe qui gagne ! Avec la rallonge de congé qu'il a prise, il a tout le temps de fêter la victoire avec les autres supporters et c'est très satisfait qu'il reprend son travail au drugstore.
Seulement à peine est-il arrivé qu'il se voit appeler par son patron, qui lui demande sans élever la voix :
"Votre convalescence à Los Angeles s'est bien passée ?"
Et lui signifie son renvoi immédiat... Par malchance pour John, après le coup de sifflet final, la caméra avait filmé en gros plan les supporters de Boston et on avait pu le voir au premier rang criant, gesticulant et donnant toutes les apparences d'une santé florissante. John Baldwin est parti la tête basse. Son équipe avait gagné son match contre ses adversaires, mais lui avait perdu le sien contre son patron.
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