Sortant de la banque qu'il vient de cambrioler, Richard Prince, 47 ans, réussit à s'enfuir en faisant feu à deux reprises sur un vigile qui tente de s'interposer. Mais, quelques mois plus tard, le gangster récidive et, cette fois, il se fait prendre. Expédié devant un juge, pour éviter la condamnation à la peine capitale, Prince plaide coupable. Ainsi le magistrat lui inflige-t-il d'emblée une peine de prison à perpétuité en utilisant pour énoncer sa sentence la formule consacrée par le Code pénal de l'Etat du Missouri : "L'accusé sera emprisonné jusqu'à la fin de sa vie naturelle."
Après une dizaine d'années de réclusion au pénitencier de Saint-Louis, Prince voit son état se détériorer. Il doit subir deux interventions cardiaques et recevoir un pacemaker.A peine rétabli, il écrit au procureur :
Vous m'avez condamné à la prison jusqu'à "la fin de ma vie naturelle". Or mon existence naturelle s'est terminée il y a deux mois à la suite d'un double infarctus du myocarde. Depusi que je suis équipé d'un pacemaker, je suis maintenu en vie artificiellement. Je ne réponds donc plus aux critères du verdict. C'est pourquoi vous devez me libérer ou me dédommager, à partir de maintenant, pour chaque nouvelle journée passée en prison.
Et de menacer de porter plainte pour "détention abusive".
Le procureur n'a pas daigné répondre au courrier du gangster. Par contre, flairant l'affaire juteuse, plusieurs avocats lui ont déjà proposé leurs services !