Exposée à la Foire internationale d'art de Bâle, l'oeuvre du plasticien italien Gianni Motti ressemble à s'y méprendre à une vulgaire savonnette. Pourtant cette pièce unique, présentée sur un piédestal et protégée par une cloche de verre, a été acquise 15 000 euros par un collectionneur suisse. Pour percer le mystère de cet objet énigmatique, un reporter de l'hebdomadaire Die Weltwoche a interrogé l'artiste. "Le concept de mon oeuvre a germé quand j'ai appris que Silvio Berlusconi, l'ex-président du Conseil italien, se faisait faire une liposuccion dans une clinique de Lugano. Grâce à la complicité d'un ami infirmier, je suis parvenu à m'approprier les excès de gras sous-cutané retirés des flancs du Cavaliere, a révélé Motti. J'ai fait fondre cette masse gélatineuse, qui puait la vieille huile de friture, et je l'ai transformée en sculpture, que j'ai baptisée Mani Pulite (Mains propres) en hommage à l'opération anti-corruption qui avait secoué les milieux politiques dans les années 1990."
Ars medica, la clinique mise en cause pour avoir involontairement fourni la matière première de l'oeuvre d'art, a crié au scandale et à la supercherie. Mais bien que Motti ait proposé une authentification par un test ADN, Berlusconi a refusé d'offrir un nouvel échantillon de son anatomie pour établir la vérité...