Le hameau de Goust est à ce point difficile d'accès qu'il a vécu pendant des siècles en circuit fermé. Pour s'y rendre, en partant de Laruns, il faut franchir le gave de Brousset sur un pont vertigineux qui porte le nom évocateur de "Pont de l'Enfer", puis, de là, après avoir dépassé la cascade qui dégringole de la gorge de Brousset, monter le sentier en zigzag accroché à la paroi. On débouche alors sur une minuscule étendue plane entourée de tous côtés par la montagne.
L'isolement du hameau a fait que, jusqu'à une époque récente, il s'est comporté comme une mini-république autonome. Sa population était gouvernée par un conseil d'anciens, qui décidait de tout ce qui concernait la communauté. Il fallait, en particulier, son autorisation pour que les filles et les garçons aillent se chercher un conjoint dans la vallée. Ses décisions étaient annoncées par le garde champêtre, qui était également une sorte d'ambassadeur avec le monde extérieur. En raison de l'escarpement, les enterrements posaient un délicat problème. Il était trop dangereux de porter les cercueils jusqu'au cimetière, situé dans la vallée, aussi une sorte de toboggan avait été aménagé dans la paroi, pour les faire glisser jusqu'en bas. Mais on vivait vieux à Goust ! En tout cas, les centenaires n'y étaient pas rares.