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 Le grand Louis

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Joa
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Joa


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Le grand Louis Empty
MessageSujet: Le grand Louis   Le grand Louis EmptyDim 24 Juin - 9:35

Il y avait une fois un vieux bonhomme et une vieille bonne femme, qui avaient mangé tout leur bien, et il leur restait un enfant ; cet enfant s'appelait Louis comme le père. Quand l'enfant a eu une douzaine d'années, ils ont été obligés de l'envoyer chez les autres, et la mère ça lui faisait un grand chagrin de voir partir son enfant chez les autres, elle qui était habituée d'avoir des domestiques.
- Allons ! que dit le père Louis, il va falloir aller à l'assemblée louer le drôle !
Alors, le bonhomme prend le drôle et s'en va à l'assemblée. En son chemin, trouve une bonne femme qui lui dit :
- Où allez-vous donc, père Louis ?
- Tiens ! qui que vous a dit mon nom, vous ?
Elle répondit :
- C'est que j'ai entendu parler de vous autrefois. Où allez-vous donc comme ça, mon pauvre vieux ?
- Ah ! il dit, ne parlez pas de ça, allez ! je m'en vas pour gager mon enfant ; ça m'ennuie ben assez, la mère !
- Allons ! Eh ben, mon pauvre homme, i faut tout de même le gager, allez. Prenez courage ! Seulement, je vais vous donner un conseil. Tâchez de bien m'écouter. A l'assemblée vous trouverez un homme qui vous demandera votre enfant ; mais n'épargnez pas de lui faire cher, parce que sans doute il aura bien de la misère chez lui.

En effet, le pauvre homme arrive à l'assemblée. Voilà un grand bonhomme qui arrive à lui et qui gage son enfant. Il lui donnait cent francs pour l'année. Alors il dit au pauvre homme :
- Dans un an d'ici, à la même heure, vous serez ici pour avoir votre enfant.
Alors le pauvre homme se rend chez lui, toujours pleurant ; il dit à sa femme :
- Je crois bien que notre enfant n'est pas bien rangé, pauvre vieille, nous autres que nous n'avons que celui-là ! On pourrait peut-être bien pas le revoir. Enfin, tant pis !
Voilà l'année qui s'écoule ; et dans le parcours de l'année, le garçon avait appris les maggies de son maître, car c'était un magicien qui l'avait gagé.
Voilà le pauvre homme qui retourne chercher son enfant. Dans son chemin, au même endroit de l'année de devant, il retrouve la bonne femme, qui dit :
- Bonjour, père Louis !
- Vous êtes donc toujours là, vous, ma pauvre vieille ?
- Ah ! qu'elle dit, je n'y suis pas toujours ; mais, comme je savais que vous passeriez aujourd'hui, je suis venue. Vous allez chercher votre enfant ?
- Ah ! ma foi, oui ! réponds le bonhomme.
- Ecoutez ! je vais bien vous dire quelque chose. Vous veillerez bien à ce que je vous dirai, parce que vous pourriez bien pas avoir votre enfant. Il ne faut pas boire, ni manger à la maison ; et cet homme-là vous offrira de l'argent, tant que vous en voudrez ; il vous mènera dans une chambre où il y a une pleine barrique d'argent. Vous ferez attention de ne pas prendre plus que vos cent francs. Tout ce que vous lui direz, vous réclamerez tout le temps votre enfant. Il vous mènera dans le jardin ; il y aura un grand arbre, et tout plein de petits oiseaux ; il y en aura de toutes les couleurs. Il y en aura un petit gris, qui sera à la cime d'un arbre, qui badera (ouvrira) le bec, vous direz : c'est celui-là que je veux !
- Allons ! bien, merci, ma bonne femme !
Le père Louis s'en va chez le maître de son enfant.
- Bonjour, monsieur !

- Ah ! bonjour, père Louis ! Vous venez chercher votre enfant ?
- Hé ben ! il dit, oui. J'ai pas le temps seulement ; faudrait se dépêcher de le donner.
- Ah ! vous allez bien boire un coup, pauvre homme ?
- Ah ! i ne veux point boire de fait (bien sûr) ! Non ! Ol est mon enfant qu'i veux.
- Allons ben, il dit, passez donc dans la chambre.
Il lui fit voir la barrique où il y avait de l'argent.
- Allons, il dit, prenez ce que vous voudrez.
- Oh ! il dit, je ne veux que mes cent francs et puis mon enfant.
Le pauvre homme ne prend que ses cent francs. Le maître le mène dans le jardin ; il lui fait voir l'arbre où il y avait les petits oiseaux ; il dit :
- Choisissez de ces petits oiseaux-là lequel que vous voudrez.
Le père Louis voit le petit oiseau gris qui était à la cime de l'arbre, il dit :
- Ol est ce petit gris qui bade la gueule là-haut qu'i veux !
Le petit oiseau est descendu sur l'épaule de son père, et puis ils se sont en allés.
En chemin faisant, le petit Louis dit à son père :
- Voyons, mon père ! Où y a-t-il une foire les jours prochains ?
- Ah ! il dit, mon enfant, y en a une à Montoiron, canton de Vouneuil.
- N'vons (nous allons) y aller. Je vas me mettre en gros cochon gras, et puis tu me mettras une corde à la patte, et tu me vendras, tant que tu pourras. Seulement, faudra toujours réserver la corde, je ne pourrais plus retourner.
Les voilà partis à la foire. En arrivant à la foire, le petit Louis se déguisa en cochon. Il pesait cinq cents. Et le père le rentre en foire, le tenant par la corde.
Voilà tous les marchands qui sont arrivés pour l'acheter. Il y en a un qui s'approche, qui dit :
- Bonjour, père Louis !
- Ta, il dit, qui qui vous a dit mon nom, vous ?
- Ah ! il dit, j'ai entendu parler de vous autrefois ! Allons, eh bien ! il dit, combien voulez-vous vendre votre cochon ?
- Vingst-cinq pistoles !
- Vingt-cinq pistoles ? Oh ! il dit, il est trop cher, mon ami. I vais vous en donner vingt-trois.

- Eh ben, le père Louis dit, vous ne savez pas une affaire ? Je vons partager la poire en deux, en réservant la corde. I vas vous le mener à l'auberge, et puis vous me le paierez.
Le père Louis emmène son cochon à l'auberge, le met dans un toit, s'empresse de recevoir l'argent pour s'en aller bien vite. Aussitôt qu'il a reçu son argent, il passe auprès du toit et puis parle au cochon, et il prend son petit chemin et puis s'en va. Alors, dix minutes après, le cochon retourne en oiseau et rattrape son père.
Allons ! Ils s'en vont plus loin. L'enfant demande au père s'il connaît des foires encore de nouveau.
- Ah ! il dit, non, mon enfant ! Mais à la Ville Mal-Nommée, il y a les courses.
- Ah ben ! il dit, ça fera bien mon affaire. Je m'en vais me mettre en vieux cheval ben maigre, ben vilain ; puis tu monteras sur moi, et puis on fera les courses.
En arrivant aux courses, tout le monde qui regarde le vieux cheval tout blessé ; ils n'auraient jamais cru qu'il n'aurait pu courir.
Voilà les courses qui commencent. Le drapeau s'abat et tout le monde court. Le père Louis laisse aller les autres cinquante mètres de lui, et lâche son cheval ; il a passé devant les autres avant la moitié de la course faite, et arrive le premier.
Après la course faite, il y a un monsieur qui lui demande son cheval à acheter.
- Ah ! il dit, monsieur, i vous le vendrai ben, mais excepté le bridon.
- Ah ! le monsieur répond, c'est pas votre bridon qui me tente beaucoup.
Il lui fait cinq mille francs. Le monsieur l'a pris au mot ; il lui donne ses cinq mille francs et emmène le cheval chez lui. En arrivant, il dit à son domestique :
- Il faut donner à manger à ce cheval là et puis bien le soigner, parce que c'est une bonne bête.
Quand le monsieur a été parti, le domestique dit :
- Ah ! une jolie saloprie (saleté) qu'il m'amène là ! Je m'en vais bien tâcher de le faire crever d'ici peu de temps.
Le domestique lui donne à manger et puis sort de l'écurie.
Louis n'a pas perdu de temps ; il retourne en oiseau et s'est envolé après son père.
- Ah ! il dit, mon père, si tu savais où il y a une foire demain ?
- Ah ! il dit, mon enfant ! Il y en a ben une chez ton ancien maître là-bas ; mais, il dit, il y aura pas moyen de rien faire, sans doute !

- Enfin, ça fait rien. Faut y aller tout de même. Je vais me changer en joli cheval, et, tout ce que je t'en prie, c'est de ne pas lâcher le bridon.
En arrivant à la foire, le premier marchand, c'était l'ancien maître ; il dit :
- Bonjour, père Louis !
- Bonjour, monsieur !
Il dit :
- Ce cheval est à vous ?
- Ah ! il dit, oui ben !
Combien voulez-vous le vendre ?
Quinze cent francs !
Le maître répond :
- Il est vendu.
- Ah ben ! oui, mais excepté le bridon.
- Ah ! ça m'est égal.
Il achète le cheval : lui met un licol et le fait emmener à l'auberge, dans une écurie. Il dit au garçon d'écurie :
- Vous allez me l'attacher au faîte du ratelier et l'attacher ben court et vous allez prendre une fourche et vous taperez dessus jusqu'à temps qu'il tire la langue.
Le marchand s'en va, et le garçon d'écurie commence à taper le cheval. Du premier coup de fourche, le cheval tira la langue. Le garçon d'écurie s'absenta pour faire boire d'autres chevaux. Il y avait un petit drôle qui passait par-derrière, qui avait un couteau dans ses mains :
- Ah ! pauvre bête ! qu'il dit, va, tu souffres ben !
Le petit drôle monte dans la crèche et coupe la corde.
Et sur ce coup-là, le cheval retourne en oiseau et prend son vol. Le maître qui était dans la cour, qui voit passer l'oiseau, retourne (se change) en aigron (aiglon) et court après. L'oiseau, se voyant presque pris, il y avait une jeune fille qui se promenait dans son jardin, l'oiseau retourne en anneau d'or et tombe aux pieds de la jeune fille. Aussitôt elle le ramasse, elle le mit sur sa table de nuit ; et, dans la nuit, il se met en tenue bourgeoise et réveille la jeune fille. La jeune fille a eu peur. Il lui dit :
- Pardon, mademoiselle ! Je ne veux pas vous faire de mal. Rappelez-vous bien que l'anneau que vous avez ramassé hier, que c'était moi, et il viendra un homme demain qui s'offrira de guérir votre père, qui est malade depuis longtemps : il vous demandera l'anneau que vous avez trouvé. Vous lui donnerez ; mais vous ferez bien attention de le laisser tomber par terre avant de le lui donner.

En effet, le lendemain matin, le monsieur arrive à la maison et frappe, demande à parler à la jeune fille.
- Bonjour, mademoiselle !
- Bonjour, monsieur !
- Votre père est malade depuis longtemps, n'est-ce pas ?
- Oh oui, monsieur ! Il y a déjà bien longtemps et aucun médecin ont pu rien y faire.
Il dit :
- Moi, je le guérirai bien, sous condition que vous me donniez l'anneau que vous avez trouvé hier.
- Eh bien, elle dit, monsieur, je vais vous le donner.
La jeune fille sort dans le jardin, et le monsieur la suit de près pour tâcher de prendre l'anneau dans sa main. La jeune fille le laisse tomber par terre. En tombant, l'anneau devient un grain de blé. Le monsieur qui était devant, devient en coq pour ramasser le grain de blé, et le grain de blé devient en renard et mange le coq.

Léon Pineau, Contes, récits et légendes des pays de France
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Le grand Louis
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