Dans la salle des fêtes de la mairie de Campan, un tableau représente, dans son grand uniforme, le héros local, la sapeur Gaye-Mariole. Son existence n'est, en effet, pas ordinaire et lui a valu une célébrité qui dure encore.
Né le 27 décembre 1767, il atteint à 18 ans la taille extraordinaire de 2.10 mètres. Il choisit la carrière militaire et se retrouve tambour-major dans le deuxième bataillon des Pyrénées. Il prend part brillamment aux combats contre les Espagnols et, en 1797, à la bataille d'Anguiarian, une balle lui traverse les deux cuisses. Son exceptionnelle constitution lui vaut de se rétablir rapidement et de ne pas conserver la moindre séquelle. En récompense de ses exploits, il reçoit en 1804 la croix de la Légion d'honneur, des mains de Napoléon lui-même qui lui donne le surnom d'"Indomptable". Il le retrouve trois ans plus tard, à Tilsit... Il est en train de monter la garde devant le radeau installé sur le Niémen où l'empereur doit rencontrer le tsar de Russie.
Apercevant Napoléon, il lui présente les armes avec un canon de 4, la plus petite des pièces d'artillerie. L'empereur le reconnaît et s'exclame :
"Dis-moi, l'Indomptable, quand le tsar viendra, tu lui présenteras aussi les armes de cette manière ?
- Non, Sire, pour lui, mon fusil suffira."
En récomprense de son exploit athlétique et de sa répartie, l'empereur le gratifie de deux mois de solde.
L'anecdote fait le tout de la Grande Armée et donne naissance à l'expression "faire le mariole".