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 Jean sans peur

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Joa
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Joa


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Jean sans peur Empty
MessageSujet: Jean sans peur   Jean sans peur EmptyDim 11 Juin - 16:07

Le personnage de Jean-sans-Peur apparaît dès 1640 dans les Mémoires de Roger de Rabutin. Une version de ce conte figure également dans la première édition des Contes de Grimm (1912).

Il y avait une fois un jeune homme orphelin qui était filleul du curé de la paroisse. Il alla trouver son parrain :
- Mon parrain, votre marguillier est mort, voulez-vous me prendre pour le remplacer ?
- Oui, mais pourquoi ne te maries-tu pas ? Te voilà bien en âge.
- Mon parrain, je m'appelle Jean-sans-Peur : tant que je n'aurais pas eu peur, je ne me marierai pas.
Voilà Jean installé dans ses nouvelles fonctions, sonnant la cloche à la rompre. Cependant, son parrain songeait au moyen de lui faire peur pour l'amener à se marier. Un soir, il monta au clocher cinq ou six grandes statues de saints et les rangea autour de la corde qu'il coupa aux trois quarts ; elle ne tenait plus que par quelques fils. Le matin avant jour, quand le marguillier alla sonner l'angélus, la corde lui tomba sur la tête :
- Tiens ! on a coupé ma corde, allons voir ce que ça veut dire.
Il monta au clocher et se trouva en présence de ces grandes statues blanches que la pique du jour éclairait faiblement.
- Qui êtes-vous ? C'est vous qui avez coupé ma corde ? Attendez !
Et il les jeta par la fenêtre, puis ayant renoué la corde, il sonna l'angélus comme à l'ordinaire.
- N'étais-tu pas en retard ce matin pour l'angélus ? lui dit son parrain.
- Un peu... Il y avait cinq ou six bons saints dans le clocher qui s'étaient avisés de couper la corde.
- Tu n'as pas eu peur ?

- Non, mon parrain, rien ne me fait peur... Mais le temps me dure ici et je suis décidé à voyager. Je vais me faire un bon bâton et m'en aller.
- Y es-tu bien décidé ?
- Oui, mon parrain.
- Eh bien ! tu n'as pas besoin de bâton. Voici la canne que je te confie (c'était le bâton de la bannière), ne la perds pas, elle te rendra service.
Jean-sans-Peur se mit donc en route. Il marcha pendant quatre jours sans trouver un logement. Enfin, il arriva près d'une maison et demanda à coucher.
- On ne loge pas ici, allez plus loin.
- Je suis brisé de fatigue. Y a-t-il une auberge aux environs ?
- Il n'y a rien qu'un vieux château où il ne fait pas bon entrer, on n'en sort pas, le diable y vient.
- Oh ! moi, je suis Jean-san-Peur, j'y vais. Pouvez-vous me donner un peu de pain pour souper cette nuit et un jeu de cartes pour m'amuser ?
On lui donna ce qu'il demandait et il se dirigea vers le château où il entra et s'installa. Il fit un bon feu dans une des chambres et se mit en train de battre ses cartes pour tuer le temps. Tout à coup, il tomba par la cheminée un bras, puis un autre, puis les jambes...
- Bon, dit Jean, voilà des quilles, il ne manque plus que la boule.
Au même instant, la tête roula dans l'âtre. Puis tous les membres se réunirent et il se trouva debout devant lui un petit homme qui lui dit :
- Veux-tu que je joue avec toi ?
- Oui, dit Jean-sans-Peur, j'avais besoin d'un compagnon. Commençons.
Au cours du jeu, le diable - car c'était lui - fit tomber une des cartes de Jean.
- Ramasse ma carte.
- Non, car je ne suis pas ton valet.
- C'est toi qui l'as fait tomber, ramasse-la.
Le dible se baissa, aussitôt Jean-sans-Peur lui donna un grand coup de canne et redoubla de toutes ses forces. Le diable ne pouvait plus relever la tête.

- Laisse-moi, laisse-moi ! cria-t-il.
- Promets d'abord de ne pas revenir ici.
- Je le promets.
- Dis-moi ce que tu viens y faire.
- Suis-moi et tu le sauras.
Le diable emmena Jean-sans-Peur dans une pièce à côté et, levant une dalle, montra un tas d'argent et d'or.
- Voilà ce qui m'amène ici.
- N'y reviens plus... et maintenant file par ce trou de la bassie.
Le diable parti, Jean-sans-Peur prit sa charge d'or et continua son voyage. Il arriva dans une ville où tout le monde était triste et désolé.
- Pourquoi, demanda-t-il, cette affliction générale ?
- C'est que le diable doit venir à minuit s'emparer d'une femme et personne ne peut l'en empêcher.
- Conduisez-moi chez cette femme.
On l'y mena. Il trouva la malheureuse à moitié morte de peur.
- Voulez-vous me laisser passer la nuit dans votre maison ?
- Oh ! retirez-vous plutôt, ou vous êtes perdu comme moi.
Il fit semblant de sortir, mais se cacha derrière les rideaux du lit. A minuit, le diable se présenta. Au même instant, Jean-sans-Peur leva sa canne et lui en asséna quelques bons coups sur la tête.
- Arrête ! arrête ! je te reconnais, criait le diable, je m'en vais.
- Promets de ne plus revenir.
- Je le promets.
Et il s'enfuit. Jean-sans-Peur quitta la ville où tout le monde le combla de remerciements.
Après quelques jours de marche, il arriva dans la capitale du royaume. Là aussi, le peuple était en deuil. C'était le jour où une jeune fille devait être livrée au diable, car chaque année, il fallait payer pareil tribut et le sort avait, cette fois, désigné la fille du roi. Comme elle se rendait au lieu fixé, Jean se porta sur son passage et lui demanda la faveur de l'accompagner.

- Non, dit-elle, ne venez pas, vous partageriez mon sort.
Mais il la suivit quand même et lorsque le diable arriva, il prit sa canne, le battit et le mit en fuite aussi facilement qu'il l'avait déjà fait. Puis il reconduisit la jeune fille chez son père.
- Puisque vous avez sauvé ma fille, dit le roi, je vous la donne en mariage.
- Sire, je vous remercie, mais je ne peux pas me marier avant d'avoir eu peur, car je suis Jean-san-Peur.
- Eh bien ! revenez ce soir, je vous invite à dîner.
Le roi fit faire une grande tourte dans laquelle on enferma un pigeon vivant. Au dîner, on porta ce plat devant Jean-sans-Peur, qui l'ouvrit sur la prière du roi. Aussitôt, le pigeon s'envola avec un grand bruit d'ailes sous les yeux de Jean, qui sursauta.
- Vous avez eu peur, dit le roi.
- Oui, j'en conviens.
Rien ne s'opposait plus à son mariage. Il épousa donc la princesse. Quelles noces ! J'y suis restée toute une semaine, puis je suis venue ici vous dire mon conte.

Achille MILLIEN, Revue du Minervais, 1902-1903
Conté Par Eulalie SURGEAIS, née en 1869, à MESVES-SUR-LOIRE (Nièvre)
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