Chez Nous
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Chez Nous

Tu entres, ici dans un havre de paix ...
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -17%
PHILIPS Centrale vapeur HI5900/22 5,2 bar
Voir le deal
59.99 €

 

 Le Tartare

Aller en bas 
AuteurMessage
Joa
Admin
Admin
Joa


Nombre de messages : 13100
Age : 76
Localisation : Martigues
Réputation : 0
Date d'inscription : 19/02/2006

Le Tartare Empty
MessageSujet: Le Tartare   Le Tartare EmptyLun 26 Mar - 10:39

(Personnage fantastique et cyclope).

Une mère avait trois fils qui lui dirent un jour : "Mère, faites, je vous prie, les petits pains, que nous allions faire forture." La mère leur donne les petits pains et leur dit : "N'allez jamais vous placer chez les hommes à barbe rouge !" Et les trois fils s'en vot tous les trois.
Ils allaient, ils allaient toujours, quand un homme à barbe rouge ls rencontre qui demande au premier s'il veut prendre du service chez lui ? Il lui dit que non. Il Fait la même demande au second, qui répond lui aussi que non.
Il répète sa demande au troisième. Ce dernier réfléchit par-devers lui-même qu'il lui faut essayer. Et, advienne que pourra... il accepte.

Ils partent donc et voici que le maître dit à son valet : "Que l'un de nous ait jamais quelque chose à redire, et on prélèvera, sur la peau de son dos, de quoi faire pour l'autre une paire de souliers."
Et voilà que le maître prescrit au valet de s'en aller à la forêt et de faire une charretée de fagots, du bois le plus droit possible.
Le valet part. Or, il y avait là une pommeraie jeune et belle. Avec les pommiers les plus drots, il continue sa charretée de bois et la transporte au logis. Puis il dit au maître : "Voilà, maître. Avez-vous rien à dire ? - Absolument rien. C'est très bien ainsi."
Le maître, une fois encore, l'envoie dans la forêt. Il devait apporter une seconde charretée de bois, du bois le plus tordu possible.
Le valet court à la vigne. Il occupe cette vigne, et des sarments les plus tordus il emplit sa charrette. Puis, il retourne au logis : "Voilà, maître. Avez-vous rien à dire ? - Non, non. C'est très bien ainsi."
Il est encore envoyé dans la forêt. Toutes révérences gardées, il devait, cette fois, veiller sur les pourceaux. Il y avait là un Tartare, et le maître escomptait bien que ce Tartare mangerait son valet.

Celui-ci se prépare à gagner la forêt et prend avec lui un oiseau vivant, un formage et un écheveau de fil. Et le voilà parti.
Le Tartare vint à lui et lui dit :
"Es-tu fort, dis ?"
L'homme lui répond :
"Oui, je suis fort... Veux-tu faire à qui jettera plus loin une pierre ?"
Le Tartare accepte et... il jette une pierre très loin, très loin.
L'homme, alors, lance... l'oiseau, faisant comme s'il jetait une pierre. Et, tout de suite, le valet propose au Tartare :
"Veux-tu, maintenant, à qui émiettera davantage la pierre que nous aurons jetée ?"
Le Tartare accepte et... jette une pierre qui se brise en plusieurs morceaux.
L'homme se baisse comme s'il prenait une pierre. Il prend son fromage, le lance, le lance, et le fromage se brise en mille morceaux. Puis, tout de suite, il dit au Tartare :
"Veux-tu à qui plus vite déracinera ces arbres ?" Le Tartare accepte, et... le voilà qui en arrache un, puis un autre, cric, crac...
L'homme, pendant ce temps, entourait avec son écheveau tous les arbres environnants. Et le Tartare lui dit : "Que fais-tu là ?"
Et le valet de lui crier : "Tu t'imagines donc que je vais, comme toi, les arracher un à un ? Il me faut les déraciner tous d'un même coup..."
Et le Tartare de trembler !... Des larmes dans la voix, il rugit : "Assez, comme cela ! Tu es plus fort que moi ! Tu es plus fort que moi !..."
Durant tout ce temps, leurs deux troupeaux de porcs s'étaient confondus. Ils vont pour les séparer. Et comme ils n'arrivaient pas à les discerner, le jeune homme dit au Tartare : "Ils doivent être à moi, tous ; et voici à quel signe je les reconnais : tous les miens ont deux oreilles et une queue. Tous ceux qui sont ainsi faits sont donc à moi." Et, sur ce, il emmène avec lui tous les pourceaux.
Le Tartare, lui, s'en va voir si ses bêtes ne sont pas cachées dans quelque coin de la forêt.
Pendant ce temps, le jeune homme tue l'un des pourceaux pour sa provision de voyage. Puis, en ayant mis les intestins cotre sa poitrine, il se hâte de fuir, par crainte du Tartare. Il courait à perdre haleine. Et voilà qu'au sortir de la forêt, passant à côté d'une lavandière, il dépose auprès d'elle les intestins du pourceau, en lui disant : "Je laisse ici mes intestins, pour m'en aller plus vite."

Ne retrouvant pas ses pourceaux et voyant qu'il avait été joué, le Tartare arrive là-dessus, lancé à la poursuite du jeune homme. A la lavandière il demande si elle ne venait pas de voir un gardien de pourceaux ?
"Oui, il vient de passer, et ici même il a laissé ses intestins, afin de courir plus vite."
Pour courir lui-même aussi vite que le jeune valet, le Tartare, alors, prend un grand coutelas, s'arrache les intestins, et... à peine a-t-il fait deux pas, qu'il tombe et meurt sur-le-champ.

Le jeune homme s'en fut alors avec tous les pourceaux qu'il vendit le jour même, trois ou quatre exceptés.
Dans un grand marécage qui n'était que vase et que boue, il piqua les queues des pourceaux vendus. Il y plongea aussi toutes vivantes les trois ou quatre bêtes qu'il avait réservées. Puis, il s'en fut chez son maître à la barbe rouge et lui dit : "Maître, mes bêtes sont tombés dans le maris où elles vont se noyer. Venez à moi, je vous prie, aidez-moi à les en retirer."
Le maître acquiesca.
Tous les deux, ils vont à l'endroit désigné. Le valet savait où, exactement, il avait piqué les queues des pourceaux déjà vendus. Devant ses queues il planta son maître, lui demandant de s'y accrocher. Et les voilà tous deux au travail.
Mais il advint que le maître ne retirait jamais que des queues seulement, tandis que le valet retirait les bêtes qu'il savait fort bien être intactes.
Le valet entreprend alors son maître et lui dit : "Maître, voici comment il faut vous y prendre..." Mais le maître n'en continuait pas moins à retirer des queues seulement !...
A la fin, il se fâche, il s'exaspère. Et le valet, alors, de lui dire : "Vous êtes en colère, maître ? - Oui, et bien en colère, certes."
Alors, le jeune homme, sur le dos du maître à la barbe rouge, préleva ce qu'il lui fallait de peau pour se faire une paire de chaussures.

Et depuis, grassement enrichi, notre homme chemine par là, chaussé de ses souliers inusables. C'est encore la semaine passée que je le croisais, là-haut, au col de Pinodieta.

Jean Barbier, Contes, récits et légendes des pays de France
Revenir en haut Aller en bas
http://site.voila.fr/chezjoa
 
Le Tartare
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Tartare de thon*
» Steak tartare *
» Tartare aux herbes*
» Steak tartare*
» Tartare de légumes*

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chez Nous :: Les pipelettes :: Histoires insolites :: Contes et légendes-
Sauter vers: